K.Chouket : Tunisie et Libye prennent des précautions sécuritaires
Khaled Chouket, porte-parole officiel du gouvernement a été l’invité de midi-show, aujourd’hui, lundi 09 mai 2016. Chouket a, d'abord, donné son avis sur l’initiative de l’égalité dans l’héritage lancée par le député Mehdi Ben Gharbia.
D’emblée, Chaouket a expliqué qu’il ne voit pas que l’égalité dans l’héritage soit contre les préceptes de l’Islam. « Je ne vois pas qu’une telle loi puisse poser des problèmes. Et même de point de vue religieux, l’Islam reste ouvert aux changements. On voit d’ailleurs que l’Islam n’a pas aboli d’un seul coup l’esclavage. Ceci s’est fait de façon progressive. De plus, certains musulmans dans d’autres pays ont déjà adopté cette loi de l’égalité.
Le budget de 1.4 million alloué à l’Instance n’est qu’une tranche
En évoquant le budget alloué à l’Instance Supérieur de la Lutte contre la Corruption, Chouket a révélé que le budget de 1.4 Milliard ne représente qu’une tranche du budget total. « Nous avons accepté le principe et le plan de travail proposés par l’Instance. Et nous allons discuter au fur et à mesure de la question financière. Le financement est une question purement technique et nous ne sommes qu'au premier semestre de l'année. Le gouvernement est prêt à tendre la main à l’Instance", dit-il.
Le Gouvernement, continue-t-il, a prouvé son intention véritable de lutter contre la corruption aussi bien par la création de l’Instance que par la création du ministère géré par Kamel Ayadi. Nous comptons combattre ce fléau et ceci va de paire avec le plan général et la vision globale du gouvernement concernant le développement et la démocratie".
La visite à Tripoli: Précautions sécuritaires
Concernant la visite du chef du Gouvernement effectuée en Libye, Chouket a révélé d'abord qu'il ne s'agit aucunement d'une visite secrète. Il a expliqué qu’Essid voulait renforcer la position tunisienne.
« Essid a réaffirmé, à travers sa visite à Tripoli, que la Tunisie n’encourage pas l’intervention extérieure, qu’elle soutient le gouvernement de consensus et qu’elle tient à garder ses bonnes relations avec la Libye. D’ailleurs, la relation qui nous lie avec la Libye ne ressemble à aucune autre relation entre n'importe quels deux autres pays arabes. Nous sommes étroitement liés, et ce, aussi bien sur le plan économique que sur le plan sécuritaire. La visite est donc toute aussi symbolique que politique.
Il était également question de créer une commission commune pour suivre la situation de la sécurité. Il s'agit de prendre les précautions qu’il faut pour la sécurité des deux pays. En effet, le gouvernement de consensus Libyen a besoin de soutien et nous allons aider autant que possible. D’ailleurs si le gouvernement des consensus réussit, la Tunisie ne peut qu’en bénéficier ».
Aujourd’hui, ajoute-t-il, on commence à croire au sérieux du consensus. Le gouvernement est bien là, il est installé à la capitale et est soutenu par plusieurs pays de l’extérieur. Essid avait pour mission de traduire notre soutien au gouvernement de consensus et de traduire notre volonté sincère que la Libye retrouve son équilibre.
Et dès que les conditions le permettront, nous enverrons, de nouveau, un consul en Libye.
Les prérogatives léguées aux gouverneurs s’inscrivent dans un cadre de décentralisation
Chouket a par ailleurs évoqué le dernier appel lancé par Essid aux ministres pour léguer certaines de leurs prérogatives aux gouverneurs. « Ceci est lié à tout un processus de décentralisation. Le chef du gouvernement a, lui-même, légué certaines de ses prérogatives aux ministres. Et il les a appelés à faire de même.
Ceci ne peut qu’alléger les lourdes procédures dont les autorisations, les transactions, etc. Il va falloir encourager à la prise de décision. Ceci ne peut que servir les régions et préparer la mission des futurs conseils municipaux élus.
Chouket a conclu en émettant des messages positifs : « D’énormes projets sont en attente. Je rassure les Tunisiens, comme l’on a pu réussir la transition démocratique, on va réussir le rebond économique. »